Le Forez des Ségusiaves à l’an 1000 : (extrait de FOREZ INFO portail régional)
Si des pierres mystérieuses du Pilat ou du canton de Noirétable laissent à penser que notre région fut occupée de très longue date par des peuplades, peut-être Ligures (Alpes, nord-ouest de l’Italie) et autres Ibères (Espagne) dont nous ne savons pas grand chose, son histoire commence vraiment avec un peuple gaulois, les Ségusiaves (ou Ségusiens) mentionnés par Jules César qui en fait mention dans La guerre des Gaules. Pline les qualifie de « peuple libre » ( Segusiani liberi). Il s’agirait d’un peuple issu des Eduens (Bourguogne). Un peuple de commerçants établi entre Loire et Rhône et dont la capitale était l’actuelle Feurs, nommée plus tard sous la domination romaine Forum Segusiavorum (" le marché ou cité des Ségusiaves ") et non pas l’antique Lugdunum (Lyon) fondée bien après, sous l’Empereur Auguste.
Sous la domination de Rome, le Pagus Forensis (" Pays des Foréziens, autrement dit " le pays des habitants de Feurs ") compris dans la province de la Gaule Lyonnaise devint florissant. Le Forez est en effet situé sur une voie de communication importante. Il est traversé par la voie Bolène entre Lyon et Bordeaux qui passe par Usson-en-Forez via Feurs et Moingt, et par la route entre Vienne et Clermont. Feurs est alors une étape importante sur la route de l’étain.
Selon les légendes, Saint Ferréol, Saint-Andéol, Saint Laurent et Saint Julien (tous martyrs), amenèrent dans le Forez le message évangélique au IIe siècle.
Après la chute de Rome, les Burgondes (peuple germanique) ont fondé un royaume important dont les villes principales furent Vienne, Lyon et Genève. Apparaissent alors un certain nombre de circonscriptions concernant notre région, les trois principales étant l'ager Forensis (Forez), l'ager Jarensis (Jarez) et l'ager Rodanensis (Roannais). Un 4e, l'ager Solobrensis (pays de Solore) aurait englobé le pays de Saint-Laurent-Rochefort. Dans la première moitié du VIe siècle (534), le pays passa sous la domination des Francs avec les fils de Clovis qui l’inclurent dans leur traité de partage.
On peut penser que deux cents ans plus tard, les armées sarrasines en marche vers Poitiers passèrent par le Forez.
A la mort de Charlemagne puis de son fils Louis le Pieux, l'empire fut démembré lors du traité de Verdun en 843 entre les trois petits fils de Charlemagne. Et l'histoire du Lyonnais, donc du Forez, devient extrêmement complexe à retracer.
La fin de l'Empire carolingien et l'affaiblissement du pouvoir central fut marquée par un émiettement de l'autorité au profit de nombreuses principautés. Lesquelles plus tard devaient se morceler de même en de multiples seigneuries, marquant le début de la Féodalité. Pour l'heure, nous sommes à la fin du Xème siècle et c'est à cette époque que le Forez sort des brumes de l'histoire, d'abord dans le giron lyonnais puis d'une manière plus autonome.
Deux personnages en effet gouvernent le Lyonnais et le Forez au profit des rois déjà cités. Il s'agit de l'archevêque de Lyon, et du comte de Lyon et de Forez. L'un d'entre eux parvint à obtenir l'hérédité de sa charge. Il peut désormais la transmettre à ses fils. C'est la naissance de la première race (ou famille) des comtes de Forez qui pour l'heure sont encore comtes de Lyon et de Forez. Guillaume I, cité dès 921, serait le plus ancien personnage de cette première lignée.
En 1032, Rodolphe III, incapable de gouverner céda le Lyonnais, incluant le Forez, à l'Empereur d'Allemagne Conrad III le Salique auquel l'archevêque de Lyon prêta hommage. Dès lors, le Forez passe sous la suzeraineté de l'Empire.
C'est le début de la très longue lutte qui va opposer les comtes de Forez aux archevêques de Lyon.